Success story: Bordeaux Métropole

Success story: Bordeaux Métropole

Tout juste inauguré à Bègles, le nouveau centre de tri des déchets sélectifs de Bordeaux Métropole Valorisation fait partie des 5 installations les plus performantes de France. Il offre des capacités étendues non seulement en termes de quantité (52 000 tonnes d'ici 2023) mais aussi en termes de qualité pour la douzaine de flux triés et destinés au recyclage.

Au cœur du processus, une série de quatorze machines de tri optique conçues par Pellenc ST, le spécialiste français du secteur. Outre le respect d'un cahier des charges très exigeant, l'objectif principal de l'opérateur est d'amener son installation au niveau de l'industrie 4.0, en s'appuyant sur les dernières technologies de tri, de détection et d'analyse de données. Sur ce point également, Pellenc ST est à ses côtés.

C'est un projet ambitieux que Bordeaux Métropole Valorisation porte. Elle exploite le nouveau centre de tri de Bordeaux Métropole, pour lequel 32 millions d'euros ont été investis (dont 1,1 million d'euros de subventions de l'Ademe et 1,1 million d'euros de Citeo).

Résultat : une unité ultra-moderne pour trier les déchets d'emballages des quelque 850 000 habitants de l'agglomération. Et qui mieux que Thierry Girard, sur place depuis 1997, peut mesurer ce saut technologique.
"Après 24 ans d'exploitation, et malgré une refonte des opérations en 2010, l'unité de tri existante n'était pas en mesure de répondre aux contraintes de l'extension des consignes de tri (ECT)", explique le directeur d'exploitation de Bordeaux Métropole Valorisation. Augmentation des tonnages, complexification des déchets, continuité du service, modernisation du process... à l'occasion du renouvellement de la DSP en 2020, Bordeaux Métropole a opté pour la construction d'un nouveau centre de tri à la pointe de la technologie.

Pour ce faire, elle a fait appel à l'expertise d'Ebhys, l'intégrateur représentant le constructeur allemand Stadler en France, et de Pellenc ST, fournisseur français de technologies de tri optique. "Pour ces contrats de performance, dans le respect du cahier des charges de la collectivité et des exigences de Citeo, nous travaillons à définir le meilleur compromis technique et économique avec l'exploitant de la ligne et l'intégrateur ", souligne Marc Minassian, directeur commercial France de Pellenc ST. Un travail de longue haleine, au cours duquel le bureau d'études du constructeur français s'appuie à la fois sur son savoir-faire et sur la large palette d'options techniques offertes par ses trieurs optiques (six largeurs disponibles, gestion multicanal, tri matière et/ou couleur, tunnel de stabilisation, tri ternaire, détecteur de métaux...).

Centre de tri de Bordeaux Métropole

Un tri performant

Cette souplesse de fonctionnement des machines est autant mise à l'épreuve par les variations de la composition du flux - "avec l'essor du commerce en ligne et le déclin de la presse écrite, la part de JRM dans les matériaux fibreux est passée de 30% à 15%", illustre Thierry Girard - que par l'évolution des préconisations de Citeo. "Par exemple, le Flexible Development Flow, qui ne concernait initialement que la création de la fraction film LDPE, inclut désormais le PP et les films complexes", précise Marc Minassian.

Les changements de flux nécessitent des mises à jour des bilans matières pris en compte dans la DSP, des ajustements de réglages des machines, des redimensionnements de goulottes, etc. Les machines Pellenc ST sont connues pour leur capacité à adapter facilement leurs réglages, mais face à ces évolutions constantes, elles offrent aussi une garantie d'évolutivité. Equipés de la plateforme logicielle CNS , tous les équipements de tri sont "future proof", c'est-à-dire qu'ils peuvent intégrer les technologies futures et les capteurs intelligents au fur et à mesure des évolutions et des demandes du marché.

De son côté, Bordeaux Métropole exigeait un débit nominal de 17t/h, avec une disponibilité garantie de 92% (hors maintenance programmée).
A cela s'ajoutait la garantie de performance sur les douze flux triés (carton, EMR, gros magasin, JRM et briques alimentaires pour les matériaux fibreux ; flux de développement rigides et souples, clear PET, PE-PP pour les plastiques ; acier, petits et gros alliages d'aluminium) ainsi que le respect d'un taux maximum de 10% de valorisables dans les rejets. Capable de traiter 50 000 t/an en deux équipes, le procédé Ebhys utilise une seule trémie de réception (80 m3) qui régule l'alimentation d'un décartonneur, un grand crible balistique à trois sections. Les gros cartons vont directement dans la cabine de tri, tandis que les 0/300 sont divisés en deux flux égaux traités sur deux lignes parallèles. "Cela nous permet de maintenir la production pendant les périodes de maintenance", souligne Thierry Girard. Chaque ligne commence par un crible balistique qui sépare les 0/120 et les 120/300. Du 0/120, un crible à étoiles sépare les fines 0/50 qui, après déferraillage et courant de Foucault, sont envoyées au rejet.

Directeur des ventes Pellenc ST et Directeur des opérations Bordeaux métropole
Marc MINASSIAN, directeur commercial France Pellenc ST et Thierry GIARD, directeur des opérations Bordeaux Métropole Valorisation

Force de frappe

Au cœur du processus de tri, les quatorze trieurs optiques Mistral+ CONNECT de Pellenc STséparent les matériaux. Leur nouveau système Flow Detection combine un éclairage focalisé avec un nouveau spectromètre couvrant un spectre NIR/VIS étendu. "Cela offre une finesse de tri inégalée, notamment pour le tri des matières fibreuses et la séparation des bouteilles des plateaux", explique Marc Minassian. Sept machines binaires sont affectées à l'épuration des matériaux fibreux 50/120 et 120/300, pour obtenir du vrac d'entrepôt, des cartons et des JRM aptes au recyclage.

"Les machines dédiées au tri des matériaux légers sont systématiquement équipées d'un TurboSorter pour stabiliser les flux sur le tapis et garantir les performances", note Marc Minassian. De plus, les machines utilisées pour la première phase d'épuration des corps plats sont non seulement équipées d'un détecteur de métaux, mais aussi de l'option Top Speed, un procédé qui permet d'augmenter les débits admissibles de 50% à iso performance.
Le tri des films est assuré par deux trieurs optiques, également équipés d'un TurboSorter. Compte tenu de la forte proportion de matières fibreuses encore présentes après le tri balistique, la première machine sépare les films plastiques des matières fibreuses (mode binaire), tandis que la seconde (bi-canal, binaire) purifie chacun des flux. "La finesse de détection et la facilité de modification des réglages nous ont permis d'adapter rapidement cette phase de tri aux nouvelles exigences de Citeo pour le Flux Développement souple", remarque le responsable d'exploitation.
Du côté des plastiques, quatre trieurs optiques sont utilisés pour trier les corps creux. Pour garantir la pureté du flux, la priorité est donnée au tri positif. "Les boucles de réitération qui en résultent ne compromettent pas la fluidité de la ligne", note Thierry Girard. Enfin, l'objectif étant de ne pas dépasser 10% de matière valorisable dans les refus, un dernier trieur ternaire assure le "retour valo" des différentes fractions.

Identifier et corriger les dérives

Bordeaux Métropole Valorisation a décidé de confier le sur-tri des corps creux à deux robots de tri SamurAI de la société canadienne Machinex. L'un "nettoie" le PET clair et l'autre le PE-PP. Enfin, un troisième robot récupère les produits finis recyclables parmi les refus.

Autre innovation, l'opérateur expérimente le contrôle de qualité automatisé. Pour ce faire, il utilise des portiques de détection positionnés à la jetée des convoyeurs de triage. Pour chaque flux, ce dispositif détermine précisément le taux de pureté des balles. "Ce système permet surtout de détecter les dérives et d'intervenir rapidement en amont", insiste Thierry Girard.
De leur côté, les machines Mistral+ CONNECT mettent à disposition une série de capteurs pour maintenir un haut niveau de disponibilité et garantir la qualité du tri. Les machines collectent et transmettent les données à un serveur sécurisé. Elles sont ensuite traitées et analysées via Smart&Share, l'outil d'aide à l'exploitation de Pellenc ST.

J'ai ainsi un accès instantané aux données de toutes les machines, ce qui me permet de cibler les actions correctives, explique Thierry Girard. Avec toutes ces technologies, nous visons les standards de l'industrie 4.0. L'idée est de pouvoir agréger les données du contrôle qualité avec celles des machines de tri optique, voire des cribles, des convoyeurs, etc. L'interfaçage des machines pourrait, par exemple, permettre une correction automatisée des dérives ".
C'est une démarche que Pellenc ST soutient et anticipe depuis plusieurs années. "Nos machines Mistral+ CONNECT sont compatibles avec tous les protocoles des intégrateurs. Elles peuvent désormais communiquer entre elles pour faire des centres de tri de véritables unités de production de matières premières secondaires", conclut Marc Minassian. A Bordeaux Métropole, le tri du futur est en marche.

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